Notre histoire

À l’origine de cette aventure, existait un groupement d’achat pour que les producteurs et les consommateurs s’approvisionnent, avec 20 adhérent.e.s.

En 1980, le premier président de Nature et Progrès avait suivi une voie spirituelle, ce qui eut pour conséquence sa mise en minorité par des agriculteurs lors d’une Assemblée générale. Une scission dans le monde de la bio avait eu lieu suite à un conflit entre le courant ésotérique et l’autre versant écologiste.

Un groupe d’adhérent.e.s de l’association « Germe de vie » avait choisi « Grain de vie » -appellation assez connotée – pour premier nom . Yvon Mille, co-fondateur de Soleil Levain, se rendit à la préfecture peu convaincu par ce nom. Il revint en annonçant que «Grain de vie» était déjà déposé. Soleil Levain – en rapport au Faubourg du Soleil où se trouvait le local – a ainsi été enregistré en mars 1984 avec le dépôt des statuts.

En novembre 1986, à Annecy, l’association Biocoop a été créée par 45 coopératives de consommateurs et associations dont beaucoup de Breton.ne.s. Le discours majoritaire était d’inciter la création des coopératives de consommations avec une structuration plus entrepreneuriale, a contrario des associations qualifiées de désorganisées et irresponsables. Un groupe d’échange et une plate-forme d’approvisionnement préexistait dans notre région : Bio Païs qui deviendra, avec la fusion d’une coopérative de producteurs incontournables, Solébio-Païs.

L’idée originelle était de faire un groupement d’achat raisonné de nourriture « bio pour vivre bien ». L’approvisionnement se faisait chez « Provence Régime » à Pont-Saint-Esprit. Achat de couscous, de riz, de sucre, d’huiles…. produits stockés dans un magasin de lingerie ! C’était difficile de trouver des produits biologiques chez les semi-grossistes.

Solébio fournissait les fruits et légumes. Notre structure était solidement constituée mais il fallait stocker des céréales et des légumineuses sur plusieurs mois, d’où la pratique de l’avance sur consommation, principe qui existe toujours.

En 1987, nous nous sommes retrouvés avec un déficit de 70.000 francs. Les membres du C.A sont quand même restés malgré les difficultés, ont recherché des solutions. Un échéancier de paiement a été accordé par la plateforme Bio Païs ; la coopérative Solébio et les adhérent.e.s ont consenti à un prêt.

Au début, on récupérait beaucoup de matériel (étagères, comptoirs,…). La balance pour la pesée était fournie par Dominique S, on faisait des économies, sur les déplacements entre autres. La marge à la vente était de 10 % environ. Soleil Levain a été le premier distributeur (et fut le seul !) labellisé « Nature et Progrès ».

Dans  cette période historique informelle, il y avait moins de contraintes externes donc les problèmes étaient résolus dans l’association, grâce à une bonne entente entre salarié.e.s, avec le soutien et la liberté accordés par les administrateurs et administratrices. C’étaient les belles années de l’autogestion…

à partir de l’interview de Pierre S & Dominique S, parue dans la Gazette n°6.